Ampère

Physicien français né à LYON le 20 janvier 1775, mort à MARSEILLE le 11 juin 1836. Son père Jean Jacques Ampère, après s'être occupé du commerce des soieries lyonnaises, se retire des affaires pour profiter de sa fortune dans sa maison de campagne de Poléymieux près de LYON où le jeune prodige est élevé dans une grande liberté d'esprit.

Elève extrêmement doué, André-Marie écrit à 13 ans un traité sur les coniques et s'intéresse très tôt à la botanique, la poésie et la musique.

Doué d'une immense curiosité intellectuelle, il lit à 14 ans les 20 volumes de l'Encyclopédie. La puissance de sa mémoire est telle qu'à la fin de sa vie il sera capable de réciter des pages entières de cette encyclopédie sans jamais les avoir relues. Mais la vie paisible de ses premières années ne tarde pas à être troublée par les évènements de la Révolution. Son père qui avait trouvé dans la révolution une occasion d'entrer en politique est élu juge de paix du quartier des halles de LYON et se rattache, comme beaucoup d'intellectuels de l'époque qui avaient des idées fort avancées, au parti Girondin. Lorsque la Convention bascule à la Montagne, il se heurte violemment à la dictature du délégué local, le redoutable Challier. Il parvint à mener à LYON une forte opposition à Challier et le fait arrêter puis exécuter. La Convention entra alors en guerre avec la ville de LYON et après un siège de 2 mois, les troupes parvinrent à entrer dans la ville et à l'occuper. Pour venger la mort de Challier, la Convention, après un jugement sommaire ordonne l'exécution de Jean Jacques Ampère qui est décapité.

André-Marie qui était resté à Poléymieux pendant ces évènements, fut si brutalement frappé par la mort de son père qu'il resta de longs mois dans un état complet de prostration et que l'on craint pour sa raison. Mais sa jeunesse reprend le dessus et ses facultés intellectuelles le replongent dans les études et la réflexion. En 1797, il se fiance avec Julie Caron, la fille d'une famille de la bourgeoisie lyonnaise, mais les crises révolutionnaires qui ont profondément miné la fortune de la famille Ampère, l'obligent à attendre le 2 août 1799 pour se marier. Julie lui donne un fils, Jean Jacques, en 1800 qui deviendra plus tard un brillant littéraire, membre de l'Académie Française. Mais la vie d'André-Marie Ampère va traverser une nouvelle épreuve douloureuse après la mort de sa jeune femme en juillet 1803. Découragé, il part pour Paris. En 1804, il est nommé répétiteur de mathématiques à l'Ecole Polytechnique et à partir de cette date il vit à PARIS. Mais cet esprit tumultueux s'intéresse à bien d'autres sujets que les mathématiques. Il s'intéresse aux grands problèmes de la chimie du moment et énonce la célèbre hypothèse connue dans tous les traités de chimie sous le nom de loi d'Avogadro car elle fut présentée à peu près en même temps par le célèbre savant italien à partir d'une approche différente. Mais sa carrière scientifique n'est pas terminée. A partir de 1820, à 45 ans, il va se consacrer à l'électricité et à l'électromagnétisme. De retour d'un voyage à Genève au cours de l'été 1820, ARAGO fait un exposé devant l'Académie des Sciences le lundi 11 septembre sur les expériences d'OERSTED. Ampère qui a dû suivre attentivement cet exposé présente la semaine suivante 2 mémoires dans lesquels il explique le lien entre les actions du mouvement de l'électricité et les actions magnétiques induites. Il montre par exemple la similitude entre l'aimant naturel et le solénoïde alimenté par un courant. Dans l'expérience ci-contre la bobine, suspendue par un fil fin, a ses 2 extrémités qui plongent dans une coupelle de mercure ce qui lui permet de tourner librement sur son axe. Elle s'oriente dans le sens Nord-Sud lorsqu'on fait passer un courant. Il poursuit ses travaux et expose dans son mémoire de 1827 "la théorie analytique des phénomènes électrodynamiques déduite uniquement de l'expérience". Il invente le vocabulaire moderne de l'électricité (par exemple les mots courant et tension). Il définit les relations entre le courant, le champ magnétique induit dans un conducteur et les forces électromagnétiques et leurs orientations à l'aide du Bonhomme d'Ampère. En 1832, il fait modifier une machine électrique à induction construite par le physicien Jean Nicolas HACHETTE (1769-1834) et le technicien Hippolyte PIXII (1808-1835). Cette machine fournissait du courant alternatif, mais Ampère y ajoute une bascule pour inverser périodiquement le courant et produire du courant continu. Le commutateur d'Ampère est né ainsi que le principe de la dynamo qui va permettre de faire du courant continu par un autre moyen que la pile .AMPERE tombe malade d'une pneumonie en 1836 au cours d'une tournée d'inspection universitaire dans les départements du Midi et meurt dans un demi oubli à Marseille le 11 juin à l'âge de 61 ans

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