Copernic
par Mathilde Salmeron - 2nde 9 - novembre 2005.
Portrait de Nicolas Copernic

Nicolas Copernic fut chanoine, médecin et astronome, né le 19 février 1473 à Torun et
mort le 24 mai 1543 à Frombork.
Ses études
Né dans une famille de marchand et de fonctionnaires, à la suite du décès
de son père, il est adopté par son oncle maternel, l'évêque de Cracovie Lukas Watzelrode.
Celui-ci veille bien sur son neveu et s'assure qu'il fréquente les meilleures écoles et universités ;
en 1491 il devient étudiant à l'université de Cracovie où il étudie les arts sans toutefois obtenir
de diplôme.Avant de quitter Torun, son oncle le nomme chanoine de Frombork, on lui attribue
surtout les responsabilités financières mais aucune responsabilité religieuse. Par la suite il se rend
en Italie où il étudie le droit canonique et la médecine à l'université de Bologne, puis l'astronomie
dans les cours de Domenico Maria Novara : Novara est un des premiers scientifiques à remettre
en cause le système géocentrique de Ptolémée.L'intérêt de Copernic pour la géographie et l'astronomie
est encouragé par son professeur. Les deux hommes observent ensemble de nombreuses occultations,
éclipses de lune, ainsi que l'occultation de l'étoile Aldébaran.
Le professeur
Il
devient professeur de mathématiques et conférencier sur l'astronomie à
Rome en 1500 avant de retourner l'année suivante à Frauenburg. Il
retourne finalement en Italie pour finir ses études à la faculté de
droit et de médecine de Padoue (l'université où Galilée enseignera cent
ans plus tard.
Après ses études, il fait construire un observatoire à Frauenburg, où
il entame ses recherches en astronomie pendant plusieurs années.
Ses activités diverses
À son retour en Pologne Copernic vit dans un palais chez son oncle Lidzbark
Warminski.
Copernic possède une très bonne connaissance du latin, comme tous les érudits de son temps,
il publie donc son premier livre sur la morale. Il prend alors sept ans de sa vie pour écrire
un court traité d'astronomie, qu'il termine vers 1515.
Ce traité ne sera toutefois pas publié avant le XIXe siècle. C'est dans cet ouvrage, qu'il énonce ses
principes de l'astronomie héliocentrique, ce qui bouleversera énormément la communauté scientifique
de son temps.
Il écrit plus tard, vers 1517, un traité sur la monnaie et ensuite son œuvre principale
De la révolution des sphères célestes, achevé vers 1530. Cette œuvre magistrale ne seras publiée,
par un imprimeur luthérien de Nuremberg, que le 24 mai 1543, peu de temps avant la mort de Copernic.
La révolution « copernicienne »
Avant
Copernic, la façon de voir le cosmos reposait sur la thèse
aristotélicienne que la Terre est le centre de l'univers et que tout
tourne autour d'elle : « l'univers géocentrique ».
Selon cette thèse, la Terre est au centre puis viennent, dans l'ordre:
la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter, Saturne et ensuite
la sphère éloignée que l'on nomme la sphère des fixes, car c'est là que
l'on trouve les étoiles qui, elles, sont considérées immobiles.
On croyait aussi à ce moment que la sphère des fixes oscillait
légèrement, ce qui expliquait la précession des équinoxes.
Cette cosmologie nous arrive de Claude Ptolémée, un géographe du IIe
siècle de l'ère chrétienne. Ce traité deviendra la vérité établie du
géocentrisme jusqu'à la Renaissance.
Les influences
Le
système de Copernic repose sur l'observation que la Terre tourne sur
elle-même et fait un tour sur son axe en une journée, ce qui explique
dans un premier temps le mouvement diurne de la sphère céleste en un
jour. Il prétend également que la Terre fait le tour du soleil
(héliocentrisme) en un an.
Il affirme de plus que les autres planètes font la même chose que la
Terre et qu'elles tournent toutes autour du soleil. Copernic avance
également le fait que la terre oscille sur son axe tout comme une
toupie, ce qui explique la précession des saisons.
La théorie de Copernic s'attaque à celle de Ptolémée : Copernic
conserve toutefois certains éléments de l'ancien système qu'il veut
pourtant déloger. Ainsi l'idée des sphères solides, ou la sphère des
fixes physique, est conservée par Copernic.
Le nouveau système proposé par Copernic a certains avantages sur celui
de son prédécesseur. Il explique, entre autres, le mouvement journalier
du soleil et des étoiles par la rotation terrestre. Le mouvement du
soleil au cours de l'année est aussi expliqué par le nouveau système.
Il a également l'avantage d'expliquer le mouvement rétrograde des
planètes externes, (Mars, Jupiter, Saturne). Sa théorie prend également
en compte les planètes internes, Vénus et Mercure, qui sont situées
plus près du Soleil que la Terre.
Copernic avance aussi une théorie sur l'ordre des planètes, leurs
distances et, par conséquent, la période de leur révolution. En effet,
Copernic contredit Ptolémée en affirmant que plus l'orbite d'une
planète est grande, plus il lui faudra de temps pour faire une
révolution complète autour du Soleil. Cette théorie sera plus tard
approfondie par Isaac Newton.
Les réticences
Le
XVIe siècle et ses très grandes tendances géocentriques acceptent mal
que la Terre soit mobile. Les chercheurs et scientifiques du XVIe
siècle acceptent certains éléments de la théorie, en revanche la base
de l'héliocentrisme est rejetée.
Seulement une dizaine de chercheurs de son époque lui accorde un appui.
Mais ces chercheurs travaillent souvent à l'extérieur des universités,
dans des cours royales ou impériales, ou encore même tout près de
l'Église. Les plus célèbres sont Galilée et l'astronome allemand
Johannes Kepler.
Toutefois en 1588, bien après la mort de Copernic, on arrive à un
certain compromis. L'astronome danois Tycho Brahé soutient une théorie
qui garde la terre immobile mais qui prévoit que toutes les autres
planètes tournent autour du Soleil pendant que celui-ci tourne autour
de la Terre. Le système de Copernic sera condamné en 1616, et Galilée
qui reste un fervent de la théorie copernicienne sera condamné par un
tribunal ecclésiastique en 1633. L'acceptation de la nouvelle théorie
est lente.
Près de cent ans après la parution de la Révolution des sphères
célestes, réticences et hésitations existent toujours. Si certains
philosophes jésuites sont profondément convaincus, certains sont mêmes
disciples de Copernic, d'autres acceptent plutôt le système de Tycho
Brahé.
Il faut attendre la fin du XVIIe siècle pour voir se réconcilier la
plupart des savants de l'Europe, grâce à la mise en place de la
mécanique céleste d'Isaac Newton. Outre la Grande-Bretagne, la France,
les Pays-Bas et le Danemark, le reste de l'Europe gardent leur position
anti-copernicienne pendant encore un siècle.
L'influence de Copernic
Copernic
a retardé de plusieurs années la parution de l'œuvre de sa vie. Ses
croyances et la peur des foudres du Vatican et de Wittenberg en sont
les principales raisons.
Dans son œuvre rédigée en latin où il revendique le droit à la liberté
d'expression. Copernic aura su libérer ses contemporains scientifiques
et chercheurs de leur préjugés théologiques, il amène aussi les
théologiens à prendre une certaine distance vis à vis de
l'interprétation.
À partir de Copernic la science et la religion vont prendre des routes
différentes.
L'astéroïde 1322 Coppernicus a été nommé en son honneur.
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