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LES OLIGO-ELEMENTS

( par le Docteur Laurence PLUMEY, médecin nutritionniste)

En matière de nutrition, la raison est toujours bonne conseillère. Aucun élément nutritionnel, Si bon soit-il pour l’organisme (minéraux, vitamines et nutriments), n’est sans danger pour ta santé. quand il est consommé en large excès.

Nous sommes programmés pour en recevoir des doses comprises dans une certaine fourchette au-dessous de laquelle se manifestent des signes de carence et au-dessus de laquelle apparaissent parfois des signes de toxicité. Il en est ainsi pour les oligo-éléments. Comment éviter les excès? Il existe des recommandations pour chaque oligo-élément; de façon générale, mieux vaut ne pas dépasser trois à cinq fois les apports quotidiens recommandés, de préférence en cures intermittentes.

Une santé de fer

Cette expression populaire traduit bien la relation admise par tous entre fer et vitalité. D’ailleurs tout ce qui se rapporte au fer porte le nom de” martial “, nom d’origine latine en hommage à Mars. dieu de la guerre: grâce au fer qu’ils puisaient dans l’eau de lavage de leurs boucliers, les guerriers retrouvaient force et courage.

• Où se trouve-t-il?

Le fer est l’oligo-élément quantitativement le plus important dans notre corps: 3 à 4 g dont les trois quarts sont présents dans les milliards de globules rouges qui circulent dans le sang. C’est là qu’il joue son rôle essentiel: l’oxygénation de nos cellules.

On le trouve aussi dans nos muscles ( pour y apporter l’oxygène nécessaire à leur contraction ) ; il y a également beaucoup de fer dans le foie et la rate, où il sera réutilisé pour la fabrication de nouveaux et jeunes globules rouges.

• A quoi sert-il?

C’est un composant essentiel de l’hémoglobine, pigment rouge qui donne l’aspect que l’on connaît à nos globules...rouges!

Le fer de l’hémoglobine a pour fonction d’aller capter l’oxygène que nous respirons pour le livrer ensuite à nos cellules ; c’est pourquoi le manque de fer entraîne l’apparition d’une profonde fatigue liée au manque d’oxygène des cellules.

• Quelles sont les sources alimentaires?

Le "meilleur" fer alimentaire est celui qui se trouve dans la viande ( le boeuf en est plus riche que le veau ) et dans le foie; sous cette  forme, il est relativement bien absorbé (à raison de 20 à 25 %, le reste étant éliminé dans les matières fécales). Par contre le fer d’origine végétale ( y compris le fameux fer des épinards de Popeye ) n’est retenu qu’à raison de 2 à 5 %. On peut tout au plus l’aider un peu en consommant en même temps de la vitamine C (par exemple du jus d’orange pressée et des céréales...). On le voit, sans viande ni foie, les carences en fer risquent d’apparaître rapidement.

• Qui peut en manquer?

Le fer est relativement mal absorbé et on ne le trouve que dans certains aliments, aussi est-il fréquent d’en manquer. Les plus touchés parla carence en fer sont les femmes ( en raison de leurs menstruations régulières qui augmentent leurs besoins en fer), les femmes enceintes et allaitantes (dont les besoins enfer sont doublés voire triplés) et les très jeunes enfants âgés d’1 an à 3ans (en effet, a partir de l’âge d’1 an, ils ne sont plus nourris aux laits premier et deuxième âge enrichis en fer et leur nourriture n’est pas suffisamment diversifiée pour couvrir des besoins en fer quasiment identiques à  ceux d’un adulte). Mais il faut savoir aussi que le manque de fer peut être le reflet de saignements répétés que le médecin doit systématiquement rechercher.

• Comment la carence se manifeste-t-elle?

 Le premier symptôme est celui de la fatigue chronique et inhabituelle, tant au repos qu’à l’effort. Apparaissent également des signes d’ anémie : la pâleur de la peau et des conjonctives oculaires ainsi qu’une tendance systématique à attraper toutes les petites infections usuelles (angines, rhumes, etc.).

• Alors, que faire?

Quand le diagnostic a été effectué sur la base de. quelques examens sanguins, il s’agit de recharger les réserves en fer de l’organisme. Si la carence est importante, seul un traitement médicamenteux est efficace; sinon des conseils diététiques avisés suffisent: consommation suffisante de viande et de foie et usage de produits enrichis en fer (laits de croissance pour les enfants, laits enrichis pour femmes enceintes, céréales enrichies...).Ces conseils s’adressent particulièrement aux femmes et aux jeunes enfants; les femmes enceintes, elles, reçoivent systématiquement une supplémentation de fer (sous forme médicamenteuse) a partir du deuxième trimestre de grossesse.

L'iode pour le cerveau

La carence en iode est d’actualité puisqu’on estime à  800 millions le nombre de personnes potentiellement concernées par ce risque dans le monde; il s’agit surtout de l’Afrique et de l’Asie mais cela concerne aussi l’Europe (20 millions de personnes). Cette situation est d’ailleurs tellement préoccupante qu’elle a justifié la prise de mesures collectives pour améliorer la consommation iodée de la population (le sel iodé en est un exemple).

• A quoi sert-il?

Nous n’en avons que 15 à 20 mg dans notre organisme, situés dans la glande thyroïde ou plus précisément dans les hormones thyroïdiennes qu' elle fabrique. Celles-ci diffusent dans notre corps et vont agir dans les cellules pour en assurer le développement et la croissance. C’est pourquoi la carence en iode ralentit certains métabolismes et le développement d’organes comme le cerveau (ce qui est très préjudiciable au jeune enfant particulièrement).

• Où le trouve-t-on?

Nous trouvons l’iode dans les aliments et dans l’air que nous respirons.

En effet, l’iode suit une chaîne naturelle au terme de laquelle nous nous situons: il est présent dans l’eau de mer (sous forme d'iodures, à raison de 50  microgrammes par litre, puis, étant très volatil, il passe dans l’air ambiant (ainsi on estime que 400 000 tonnes d’iode par an s’échappent de la totalité des océans). Nous le respirons (au bord de la mer) mais nous le mangeons et le buvons aussi. Cet iode est entraîné au sol par la pluie; les rivières et autres eaux d’écoulement ou souterraines en contiennent donc (les eaux de source, minérales ou du robinet sont toujours plus riches en iode dans les régions maritimes). Les aliments les plus riches en iode sont les fruits de mer et le poisson.

• Qui peut en manquer?

On l’a vu: les pays sous-développés surtout; en France, les régions les plus exposées sont les régions montagnardes ou géographiquement très centrales: l’iode en est quasiment absent.

• Comment la carence se manifeste-t-elle?

Manquer d’iode se traduit par une baisse de fabrication des hormones thyroïdiennes, conduisant à un ralentissement des métabolismes : c’est l’hypothyroïdie (qui peut aussi avoir d’autres causes). A l’âge adulte, les signes sont insidieux et marqués par une fatigue, une tendance à la frilosité et à la constipation, une petite prise de poids, des cheveux qui deviennent fins et cassants, autant de signes qui régressent rapidement lors de l’administration d’hormones thyr6idiennes.

Chez l’entant, le problème est plus grave car le manque d’iode ralentit le développementt cérébral (avant l’âge de 2 ans) et le processus de croissance; ces enfants sont petits, porteurs d’un goitre et souffrent de retard mental. Pour éviter ces graves conséquences, on dose systématiquement à la naissance, Ia TSH, hormone dont le taux est le reflet de l’activité de la glande thyroïde; si besoin est, le traitement est immédiat et les séquelles inexistantes.

• Comment couvrir les besoins?

 Quand on vit dans une région à risque, il est vivement conseillé de consommer du sel iodé : avec 5 à 6 g de sel par jour (à 15 microgrammes d’iode par gramme), on reçoit 80 à 90 microgrammes d’iode pour un besoin quotidien de 100 microgrammes chez l’adulte. C est une supplémentation très efficace. A défaut, une alimentation équilibrée avec poissons et fruits de mer au menu au moins deux à trois fois par semaine, un peu de sel iodé de temps en temps et quelques séjours en bord de mer suffisent largement à couvrir les besoins.

Le fluor, pour les os et pour les dents

Le fluor entre dans la composition des os et de l’émail des dents ; il intervient aux côtés du calcium, sur la solidité et la croissance osseuse. Il nous en faut de 2 à 4 mg par jour (chez l’adulte) ; au-delà de cet apport, le fluor est nocif; il peut en effet entraîner une déminéralisation osseuse et l’apparition d’anomalies dentaires (on parle de fluorose).

On a remarqué que le fluor était un agent important de la prévention des caries dentaires: manquer chroniquement de fluor augmente leur fréquence. C’est pourquoi, un vaste programme de santé publique visant à lutter contre la carie dentaire pour mieux préserver la santé des dents, a proposé d’enrichir le sel en fluor (0,25 mg/g de sel). On trouve aussi du fluor dans quelques eaux minérales ou de source (les eaux idéalement fluorées en contiennent en moyenne 1 à1,5 mg/L; au-delà de 2 à 3 mg/L, il faut en éviter la consommation quotidienne et préférer les cures discontinues).

Le zinc, pour bien cicatriser

Déjà connu dans l’Antiquité pour traiter les plaies et les brûlures, le zinc a de multiples fonctions :il assure la croissance et la multiplication cellulaire (d’où son efficacité sur la cicatrisation); il contribue à un bon fonctionnement immunitaire ; il intervient dans nos fonctions gustatives; c’est aussi un protecteur anti-oxydant naturel. Que de qualités !  Il nous en fait 10 à 15 mg par jour (un peu plus pour les femmes enceintes ou qui allaitent) ; on le trouve un peu partout : viandes, poissons, fruits de mer (surtout les huîtres qui en sont très riches) et certains végétaux- Mais,  comme le fer, son absorption est alors moins bonne. Malgré cela , les apports en zinc sont encore trop souvent  insuffisants surtout chez les jeunes enfants, les femmes enceintes – alors qu’il est très imporrtant pendant la grossesse pour la mère et l’enfant et les personnes âgées. La carence se traduit par une plus grande fragilité aux infections, un retard de croissance (chez l’enfant), la lenteur de la cicatrisation, des troubles des sensations gustatives. C’est pourquoi on voit de plus en plus de produits enrichis en zinc. Il faut toutefois savoir que le zinc ne cohabite pas facilement avec les autres oligo-éléments et qu’il nécessite une présence équilibrée de fer voire de cuivre - c’est là que doit intervenir tout le savoir-faire des supplémentations en oligo-éléments.

Les autres oligo-éléments

Avec les autres oligo--éléments, les problèmes éventuels de carence sont moins courants. Ils sont présents dans les différentes catégories d’aliments et une alimentation suffisante, bien pensée, équilibrée et variée en fournit une quantité le plus souvent suffisante. Les cures périodiques sont cependant très utiles en période d’augmentation des bescins ou en cas de situation àrisque de carence. <~

Par le Docteur Laurence PLUMEY (médecin nutritionniste)

   

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