La planète Mercure a été délaissée par les sondes spatiales. La seule sonde qui a étudié Mercure est Mariner 10. Elle a pu survolé, par trois fois, la planète en 1974 et en 1975 après avoir utilisé l'assistance gravitationnelle de Vénus. Elle a réalisé des vues portant sur moins de la moitié de la surface de Mercure. Depuis, les techniques de traitement de l'image ont évolué et on peut obtenir des détails de 50 m grâce aux vues de cette unique mission.
N.A.S.A.- Mosaïque acquise par Mariner 10
Ce qui frappe sur les images de la surface, c'est sa ressemblance avec celle de la Lune. Mercure est criblée de cratères d'impacts, témoignagnes de l'incroyable bombardement qui a présidé à la formation du système solaire. Ce bombardement a commencé avec la naissance du système solaire, il y a 4,56 milliards d'années et s'est considérablement ralenti depuis 3,8 milliards d'années. Depuis cette époque, sur la Terre, la dérive des continents a largement eu le temps d'effacer ces premières traces d'une naissance cataclysmique et il ne nous reste plus que des cratères plus jeunes, plus petits et beaucoup moins nombreux. Sur Mercure et sur certaines autres planètes ou sur des satellites, les cicatrices n'ont pas disparu car la surface n'a pas évolué depuis ces temps reculés. Ces régions très fortement cratérisées ont au moins 3,8 milliards d'années et c'est très intéressant de se rendre compte comment c'était à l'époque...Sur la Terre rares sont les terrains plus vieux que 670 millions d'années.
N.A.S.A.- Surface de Mercure
Certains cratères ont jusqu'à 250 km de diamètre. Le bassin d'impact Caloris mesure 2000 km de diamètre. Il est probablement du à l' impact d'un planétoïde différencié un peu plus petit que Mercure. Le relief situé aux antipodes de Caloris porte les stigmates de cette rencontre comme si le noyau de Mercure y avait focalisé l'onde de choc.
Comme Mercure ne possède pas de satellite naturel, il était difficile, avant Mariner 10, d'en évaluer la masse. Lors du passage à proximité, les perturbations infligées par la planète sur la sonde ont permis de jeter le voile et on a trouvé une masse élevée en comparaison avec son petit diamètre de 4878 km que l'on connaissait déjà depuis longtemps. Cette masse est environ 20 fois plus petite que celle d la Terre. Cela attribue à Mercure une très forte densité de 5,43 comparable à celle de la Terre (5,52). Mercure doit donc contenir un noyau de fer très volumineux dont le diamètre mesurerait 75 % du diamètre de la planète. La sonde Mariner 10 a révélé un champ magnétique faible mais étonnant vu l'extrême lenteur de la rotation de la planète. Le noyau de Mercure serait entouré par un manteau de silicates, comme la Terre et comme les 2 autres planètes telluriques Vénus et Mars. L'atmosphère primitive de la planète s'est peu à peu échappée et diluée dans l'espace interplanétaire car elle n'a pas pu être retenue étant donnée la faible vitesse de libération et la forte agitation thermique caractéristiques de Mercure. L'atmosphère résiduelle et le champ magnétique sont sans doute en relation avec le vent solaire très intense que reçoit Mercure.
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